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Franchement inouïe cette photo : L'écrivain James Baldwin et le sculpteur César.
Jimmy avait choisi Saint Paul de Vence pour vivre et travailler. Il passait chaque jour à la Colombe d'Or, discutant avec Yvonne Roux. Ses éclats de rire résonnent encore dans mon esprit.
James Baldwin, naît en 1924 dans une Amérique ségrégationniste, enfant surdoué, il choisit, parmi tous ses talents de se consacrer à l'écriture. Très vite, ses écrits abordent l’homosexualité, la bisexualité mais aussi l'identité et le racisme. Grand pédagogue il débat sans relâche sur les plateaux de télévision pour expliquer aux Blancs les conséquences du racisme. Le 2 juillet 1964, grâce au travail des militants pour les droits civiques, le président américain Lyndon Johnson signe le Civil Rights Act, loi interdisant la discrimination raciale et la ségrégation. Quelques jours plus tard, le 28 juillet 1964, Jimmy est présent à l'inauguration de la Fondation Maeght, honoré par mon grand père, au même titre que les grands artistes du XXe siècle. Et César reste un des artistes qui ont inscrit Saint Paul définitivement dans l'aventure de l'art.
Voilà deux génies réunis dans l'atelier de céramique de Madoura, à Vallauris. Picasso et Chagall. Le bonheur de créer, sans concurrence, en amitié, presque "en voisins", Marc Chagall habitant dans les collines de Vence et Pablo Picasso, à Mougins. Le sourire de Chagall est bouleversant, la fraîcheur et la joie enfantine.
Mon grand-père, Aimé Maeght, dans une des salles de sa Fondation, installant "Le Nez" d'Alberto Giacometti. Il s'agit du plâtre original offert, depuis, au Centre Pompidou par ma famille.
Cette photo me rappelle tant de souvenirs. Je suis là, à 3 ans 1/2, sous les regards amusés de Jacques Prévert et de Pablo Picasso, déjà curieuse et audacieuse, JE VEUX SAVOIR ! Savoir, apprendre, comprendre… Je questionne l'Ogre (c'est comme ça que j'appelais Prévert) car sur un collage, un bonhomme, contrairement aux autres, n'a pas la tête collée à l'envers ! Alors, ça fait sourire ces deux géants du surréalisme.
C'est Prévert qui m'a donné mon prénom, alors je tenais à ce que cette photo soit la couverture de mon livre La Saga Maeght. Photo Edward Quinn